Les statistiques du podcast de famille que j’ai publié sur la maison de mes grands-parents sont étonnantes. Les femmes représentent 90,6 %* des écoutes (en tout cas sur Spotify). Le jour où je me décide à passer une pub dans un magazine, je tablerai sur Marie-Claire davantage que sur Auto-moto.
Je ne pense pas qu’il faille en conclure que les femmes s’intéressent davantage à la mémoire (telles Édith Piaf, certaines allument le feu avec leurs souvenirs et j’ai eu de chouettes retours d’hommes). En réalité, je pense d’ailleurs qu’il ne faut rien en conclure du tout. Je vais quand même utiliser ce chiffre pour attirer votre attention sur une discussion de couple qui aurait pu étayer cette thèse fumeuse. Je l’ai trouvée à la toute fin de cette série de LSD sur la mémoire des pieds-noirs d’Algérie.

Un mur, une mémoire
Au micro de Marceau Vassy, une fille d’immigrés algériens et un fils de colons français depuis cinq générations. Les murs qui semblent infranchissables ayant toujours une brèche quelque part, ces descendants d’aïeux irréconciliables sont tombés amoureux. Roméo et Juliette. Tony et Maria. L’Amour quoi !
Le couple réfléchit à haute voix à la manière de transmettre cette mémoire commune et dissemblable à ses enfants. Et c’est passionnant. Enfin, passionnant, on se comprend. Ce qu’ils racontent n’est pas très cohérent. Je suis sûr que l’un et l’autre ne diraient pas la même chose si on les réinterrogeait aujourd’hui. C’est ça la vie, on raconte souvent un peu n’importe quoi.
Il n’empêche. Elle s’étonne que son compagnon n’ait pas envie de transmettre la mémoire algérienne de sa propre famille qui a aimé cette terre, vécu, grandi, ri, souffert, pleuré en Algérie, comme sa famille à elle. Ça pose pas mal de questions tout ça : y a-t-il une mémoire commune quand on est chacun d’un côté du mur ? Doit-on y faire appel quand on se rend compte qu’on était plutôt du mauvais côté ? C’est drôle aussi. Pas facile d’expliquer au petit qu’il aura le droit à un passeport vert, comme maman, mais pas comme papa, ni comme mamie, qui pourtant, elle a vécu en Algérie contrairement à maman…
Grande histoire
Vendredi, je suis allé dans une librairie (Grangier à Dijon) qui accueillait (le formidable) Franck Bouysse. Pour parler de la seconde guerre mondiale « vue de la cour de ferme » par sa famille paysanne (si j’ai bien compris car je n’ai pas lu son dernier livre), il a utilisé une expression que j’ai adorée : « la grande histoire avec un petit h ». Elle me parle beaucoup cette expression. Je n’ai pas envie de la salir alors je ne tente aucune définition. Je pense juste à la chance de ce jeune couple de descendants d’Algériens de se confronter à cette mémoire de leur propre famille avant la décolonisation, à cette grande histoire avec un petit h.
Sur ce et sans transition, figurez-vous qu’en me nourrissant des retours des uns et des autres, j’ai concocté une offre de podcast sur mesure à celles et celles qui souhaitent graver à jamais les souvenirs de leurs grands-parents, de leurs parents, de leurs amis… Venez goûter mes bons petits plats sonores. Il y en a pour tous les budgets. C’est là (et le podcast, lui, est toujours disponible sur les plateformes : Deezer, Spotify, Apple – faites tourner)
* et ouais, ceux qui ont traîné sur mon Linkedin il y a quelques jours ont lu 88,9 %, mais les chiffres ça bouge
PS : tiens sinon, j’ai commencé une nouvelle biographie
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