Savez-vous que le 17 novembre est la journée mondiale de la prématurité ? Et aussi celle du souvenir des victimes de la circulation routière ? Hier, c’était la tolérance et les systèmes d’intégration géographique (je vous jure que c’est vrai). Demain, c’est jeux vidéo. Comme diraient les jeunes : « qui s’en fout ? ». Comme diraient les parlementaires qui fustigent le trop grand nombre de lois : « et si on en créait une autre ? ».
Et bien figurez-vous que ce qu’est-ce qu’on a fait dans ma famille. Des fois que ça vous ait échappé, le 1er novembre est désormais la journée internationale du clafoutis aux pommes. Je vous ai déjà parlé de cette madeleine qu’on se transmet chez moi de génération en génération… avec quelques variantes je ne reviens pas là-dessus (par contre, le prochain qui m’explique que ce n’est pas un clafoutis, je le noie dans une cuve à comté, je le glisse dans une couverture piquée et je l’emmène visiter le fin fond d’une tourbière).
En discutant avec ma sœur il y a quelques semaines, on s’est demandé ce qu’on pourrait bien faire de cette recette commune. Comme nous sommes disséminés aux quatre coin de la France (dont le centre est Millau selon ma sœur, le Haut-Jura selon moi, Khartoum selon ma cousine Emmanuelle qui habite la Réunion, mais arrêtons avec toutes ces digressions, on ne va jamais y arriver)… Comme nous sommes disséminés donc, a fini par émerger l’idée de lancer un défi à toute la famille : chacun enfile son tablier, choisit la recette authentique qui lui convient et, avant de se bâfrer, prend une photo qu’il envoie à la famille. Pourquoi le 1er novembre ? Tout simplement parce que la Toussaint est un bon jour pour honorer nos aïeux, mais que la tradition consistant à se recueillir dans le cimetière dans lequel ses ancêtres ont été inhumé n’est pas facile à tenir quand on habite à Pétaouchnok.
Inventez votre journée mondiale
Notre proposition a rencontré un franc succès. Sur trois générations, tout le monde était à fond, envoyant fièrement aux autres une photo de dessert, de bouche pleine, de sieste digestive. Quartier de pomme sur le clafoutis, mon cousin qui habite toujours Mouchard, le village de mes grands parents, s’est quant à lui chargé de refaire une jeunesse à leur dernière demeure pendant que sa sœur était au fourneau. Je ne sais pas si les morts peuvent sourire, s’ils peuvent se prendre la main discrètement avec un air de contentement ?
Je vous ai déjà suggéré un livre de recettes familiales parsemé de souvenirs des uns et des autres. Le conseil du jour est bien plus simple encore : profitez des repas sans fin de Noël pour réfléchir vous-aussi à une journée de famille. Elle ne sera peut-être pas aussi connue que la journée mondiale des systèmes d’intégration géographique ou que celle des jeux vidéo, mais ce sera la vôtre.