En attendant la sortie imminente d’un podcast familial sur lequel vos avis seront bons à prendre parce que j’ai bien l’intention d’ajouter le concept à mon offre, quelques réflexions sur la suite d’une biographie. Une relecture, comme on disait aux scouts – je sais pas si l'expression existe encore. Spoiler : c’est très satisfaisant.
J’ai profité de la trêve estivale pour passer un coup de fil à Marie-Hélène, vous savez ma première narratrice. Autrement dit la première personne que j’ai accompagnée dans l’écriture de son autobiographie. Déjà parce que j’étais content d’avoir des nouvelles. Ensuite parce que j’avais envie de savoir ce qu’elle pensait de notre travail avec un peu de recul.

Bilan. Elle m’a redit sa grande fierté d’avoir le livre en main. D’être allée au bout. D’avoir créé « un truc comme ça ». Et « c’est joli ! ». Je n’ai pas repris sur mon site la formule d’autres biographes – « écrivez le livre de votre vie » – dont je ne suis pas hyper fan, mais c’est un peu ça quand même… Quand je lui ai demandé ce qu’elle avait pensé du coût de mes services (parce que je sais bien que c’est une vraie question pour beaucoup de gens qui aimeraient se lancer), Marie-Hélène a balayé (elle n’a pas de problème financier, elle ne roule pas sur l’or pour autant). « C’était vital en fait ! Ça faisait 30 ou 40 ans que je voulais écrire tout ça ».
Une démarche confortable
Depuis la naissance de son aînée, elle l’avait fait en partie du reste, « pour mettre en mots ce que je vivais ». Sauf qu’avec le nez dans le guidon, elle ne réussissait pas à faire le tri entre les résumés de livres qui l’ont marquée, les anecdotes écrites avec légèreté et des diatribes contre l’un ou l’autre qu’elle jugeait elle-même trop virulentes. « Dans ce livre, on survole davantage parce qu’on a sélectionné des thèmes, mais sans cela, ce serait indigeste. Je n’y serais pas arrivée », a-t-elle ajouté. Et à ce moment là, le téléphone a rougi avec moi parce que ça fait plaisir quand même d’entendre ça, nom d’un petit bonhomme en bois.
Autre satisfaction – allez, c’est open bar, on se lâche – Marie-Hélène m’a dit qu’elle avait eu confiance d’emblée et qu’elle avait trouvé confortable « le fait de se laisser guider », de même que « l’écoute bienveillante qui m’a appelée à me livrer » (je vous jure qu’elle a dit ça). Elle a apprécié aussi les retranscriptions et la prise en compte des demandes de corrections (mais ça, je reconnais que c’est la moindre des choses). Elle m’a choisi enfin parce qu’on lui avait soufflé mon nom et parce qu’elle ne me connaissait pas et qu’il y avait donc peu d’enjeux. À noter qu’on s’est rencontrés au départ du projet, mais qu’on a ensuite tout fait par téléphone pour des raisons géographiques. Elle a jugé cette distance plutôt « confortable ». Le regard de l’autre a parfois tendance à paralyser…
Un podcast pour la route
Je lui ai demandé quelle avait été la réaction de ses enfants. Déjà quand tu envoies un mail ou une lettre du dimanche sans grand intérêt, tu te demandes quelle va être la réaction des gens alors j’imagine le stress. Surtout quand il y a dans le livre des choses qu’on hésite à raconter parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, comme on le disait à la fin des années 80. Bilan, ils ont salué son courage. Sa fille lui a dit qu’elle comprenait parfaitement les choix qu’elle avait faits à certains moments de sa vie et qu’elle hésitait à raconter. Au passage, Marie-Hélène m’a parlé d’un médecin avec qui elle avait évoqué sa démarche. Il lui a raconté que son oncle avait lui aussi écrit son autobiographie. À la lecture, il a changé son regard sur lui. Il y a l’intérêt de l’écriture, pour soi. Et l’intérêt du partage.
Pour boucler la boucle, je crois que j’appréhenderai comme Marie-Hélène la publication de mon podcast familial. Est-ce que lui aussi pourra changer les regards des uns sur les autres ? Pourquoi pas !
PS : le premier recueil de récits de vie croisés dont je vous ai parlé ici a été mis en ligne pendant l’été. C’est par là, si ça vous intéresse.
PPS : un conseil podcast en passant. Il m’arrive régulièrement de parler tout seul et de me dire qu’au fond, je suis peut-être bien un peu cinglé. Mais je crois que j’ai trouvé bien pire. Je n’avais pas aimé le film Her. Le personnage de Joaquin Phoenix qui tombait amoureux d’une intelligence artificielle, je le trouvais tellement pathétique et peu crédible que je n’avais pour lui aucune empathie. Et puis voilà que la réalité rattrape la fiction, comme on dit (là). Je sais qu’on ne juge pas les gens, mais le premier type, c’est très très triste non ?
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