L’école, c’est de la merde

Ça va ? Pas trop dure la rentrée ? Heureusement, c’est dimanche et on peut oublier tout ça. Bon, c’était quoi déjà le podcast dont je voulais vous parler ? Ah oui : « l’école c’est de la merde », d’Anis Rhali.

Alors, à sa place, j’aurais peut-être coupé quelques enchaînements de phrases, tu vois (le premier qui trouve la ref gagne un cadeau et une surprise). Par ailleurs, je laisse aux enseignants le soin de juger le débat pédagogique du troisième épisode. Ou à ceux qui ont un avis tranché sur tout, mais ce n’est pas le genre de la maison (contrairement à ce qu’affirment l’intégralité des gens que je connais).

Il n’empêche. Ce podcast illustre parfaitement ce que j’essaie ici d’écrire sous différentes formes depuis quelques mois (ici et ici par exemple). Revisiter son histoire et se confronter aux souvenirs des autres peut bouleverser pas mal de certitudes. Parfois en profondeur. Parfois à la marge.

L'école, c'est de la merde

Faut-il tout jeter dans l’école ? Ça dépend, répond assez vite Anis Rhali (en hommage à quelqu’un que je connais, mais il faut que j’arrête avec les références personnelles parce que je vais vraiment vous perdre). Sa réussite pro ? « À aucun moment, selon moi, je ne dois ça à ma scolarité, explique-t-il… Enfin, c’est ce que je pensais jusqu’à ce que je me rappelle d’un truc ».

Les méandres du podcast

Ce truc, c’est un film réalisé en classe de quatrième. À bien y réfléchir, l’auteur du podcast est convaincu que sa vocation de vidéaste vient de l’engagement d’une prof en particulier (qu’on entendra et à qui il rend hommage). Mais plutôt qu’accumuler les preuves pour étayer sa thèse – école nulle, mais deux trois personnes à sauver -, il n’hésite pas à la bousculer en nuançant l’apport de la dite prof et en se rendant compte qu’il y avait toute une équipe pédagogique derrière le projet. Il prend aussi conscience qu’en réalité, il y a eu d’autres profs et d’autres projets qui les ont marqués, lui et ses copains de l’époque.

Plus intéressant encore, en écoutant un de ses amis ayant fait des études supérieures formuler les mêmes conclusions que lui (dans le deuxième épisode), Anis se rend compte que sa thèse initiale est totalement excessive. « Si t’arrives jusqu’à la fac et que ça te sert à quelque chose, c’est que l’école marche un peu pour toi ».

Le podcast, la mémoire, ce ne sont pas des études sociologiques, ce sont des successions de faits contradictoires et de souvenirs aléatoires, d’idées qui s’enchevêtrent, se répondent, se contredisent. Un peu comme la vie finalement.

PS : comme laissé entendre avant l’été, je ne vais pas reprendre sur un rythme hebdo ma lettre. Rendez-vous dans x jours (x étant un nombre entier, multiple de sept et, à la grosse louche, compris entre 14 et 28).

PPS : n’oubliez pas de faire suivre la lettre à votre cousin Aygulf et à votre tante Irène. Et de leur recommander de s’abonner.

L'heure de la prose

Olivier Descamps Journaliste, Plume, Biographe

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